Plus qu'un simple moyen de transport, la moto est une vraie passion pour certaines personnes. Dans ce domaine, les motos de marque Russe commencent à gagner en renommée à l'international. Depuis les premières motos construites en Russie jusqu'aux dernières innovations, certaines marques ont laissé leur empreinte dans l'industrie mondiale.
En lisant cet article, vous découvrirez les motos russes à travers leur évolution dans l'histoire et les nouvelles tendances actuelles.
Quelle est l'histoire de la moto en Russie ?
L'histoire des motos russes commence au début du XXe siècle. De nombreux événements tels que les guerres mondiales, l'ère soviétique et ensuite sa chute, l'évolution des nouvelles technologies, l'adaptation des produits aux besoins de la population, ont contribué à façonner le design et le moteur jusqu'à ce jour.
Les débuts de la moto en Russie
Les premières motos du pays étaient des engins importés d'Allemagne et de Grande-Bretagne. Elles étaient des objets de luxe qui n'étaient pas à la portée de tous. La première production du pays date de 1941. C'était le fameux modèle avec side-car de IMZ. La motorisation était allemande, une BMW R71. Le modèle M-72 est la première moto construite par IMZ, baptisée Ural, du nom de la Montagne d'Oural, lieu de sa construction.
La production de motos de marques russes n'a pas connu d'évolutions technologiques majeures pendant la période de la guerre et les véhicules sont réservés à l'armée.
Pendant l'ère soviétique, la priorisation de l'agriculture, a influencé IMZ pour les nouveaux modèles. Plus tard, après la chute de l'Union Soviétique, l'industrie de la moto a connu de grandes difficultés. Mais, l'entreprise a su s'adapter à la demande internationale pour continuer à survivre et à retrouver de la renommée
L'évolution de l'industrie moto russe :
- Les premiers produits étaient les M-72 de Dnepr et Ural. Elles se caractérisent par leur attelage latéral, leur solidité et leur capacité à aller sur tous les types de route.
- Après la guerre, des engins pour la population civile à une roue motrice sont produits et les anciens engins militaires sont transformés en véhicules pour les civils pour faciliter l'accès aux zones rurales.
- Pendant la période 1960 à 1980 : la production s'est intensifiée. Les constructeurs produisent des engins destinés au motard russe de plus jeune âge.
- Après la chute de l'Union Soviétique, le pays connaît des difficultés économiques. IMZ a su s'adapter en proposant ses véhicules avec side-car à l'exportation.
- À partir de 2010, l'Oural moto devient un modèle de collection. De nouvelles usines apparaissent et adoptent de nouvelles technologies.
Les premières motos fabriquées étaient des véhicules destinés à l'usage militaire. L'attelage latéral permet de transporter un passager ou du matériel. Le moteur de fabrication Allemande est robuste et fiable bien que d'une génération déjà dépassée.
La politique économique du pays après la guerre a poussé les producteurs à fabriquer des engins solides et adaptés à tous les terrains pour circuler plus facilement dans la brousse.
De nos jours, l'ouverture à l'international est un renouveau pour les anciens modèles devenus recherchés. La motorisation est modernisée et les engins intègrent les nouvelles technologies.
Quelles sont les marques de moto russes populaires ?
La marque la plus populaire est Ural. Elle a su s'adapter à toutes les situations et continue à produire aujourd'hui. Son modèle emblématique avec side-car est très recherché par les passionnés de motos classiques à l'international et elles sont fabriquées en éditions limitées.
Ural, un symbole de l'ingénierie russe
Les constructeurs Russes Ural et Dnepr ont commencé à produire presque au même moment et sur la base d'un design et d'une motorisation similaire.
En 1941, l'usine IMZ (Ibritskiy Motorcykletnyi Zavod) est transférée dans les Montagnes de l'Oural pour échapper aux attaques allemandes. L'usine qui fabriquera les châssis, les véhicules latéraux et les caisses, est placée à Gorki.
À partir des années 50, les productions ne sont plus réservées à l'armée. Les technologies des nouveaux engins évoluent et l'usine de Gorki devient obsolète et est fermée.
Les engins produits se caractérisent par une grande robustesse et solidité. Elles peuvent aller sur tous les terrains. Elles disposent d'un side-car avec une roue motrice pour certaines. Leur motorisation allant de 741 à 750 cm³ est renommée pour leur fiabilité et leur facilité d'entretien.
Autres marques influentes
D'autres constructeurs ont su se faire reconnaître aussi bien au pays qu'à l'international. Bien qu'ils n'aient pas la renommée de l'Ural, ils ont su créer des engins qui ont marqué les consommateurs.
IZH (Izhevsk Mechanical plant) est une marque qui a contribué à l'expansion de la moto russe. Elle a produit des engins à la fois durables et à prix abordable pour les clients civils.
La marque Voskhod quant à elle, a démocratisé l'usage de la moto. Elle a produit des engins simples et pas chers, mais fiables. Cela a permis aux jeunes qui vivent dans les zones rurales d'avoir accès à des motos.
Quels sont les modèles emblématiques de motos russes ?
Quelques engins produits en Russie sont devenus mythiques au fil du temps. Ils sont renommés auprès des passionnés de véhicules rétros et ils sont reconnus comme étant indémodables.
L'iconique Ural Sidecar
La Gear-Up Sidecar est équipée d'un moteur de 749 cm³ et de 41 chevaux. Elle dispose de deux roues motrices et de freins à disques sur les trois roues. La roue motrice de l'attelage latéral est à activer manuellement. Le side-car est conçu tout en métal pour une grande résistance et robustesse. Il peut transporter une charge jusqu'à 70 kg. La moto a l'avantage d'être plus stable, mais elle offre une conduite différente de celle d'une moto classique. Il faut ainsi un certain temps d'adaptation.
Ce modèle est une version améliorée de l'ancienne M-72. Elle a été conçue suite à la demande qui a augmenté ces dernières années.
Autres modèles marquants
Les autres sont conçus par IZH et Voskhod. Ils sont appréciés pour leur caractère léger, fiable, mais économique.
Quelles sont les tendances actuelles dans l'industrie des motos en Russie ?
Tout comme dans l'industrie automobile, les tendances sont en constante évolution dans celle des deux-roues. L'évolution de la technologie mécanique, le passage à l'utilisation des carburants non fossiles, est entre autres les tendances les plus marquées.
L'essor des technologies vertes
Avec la prise de conscience sur la nécessité de préserver l'environnement, l'industrie des deux-roues se dirige aussi vers l'adoption de technologies plus écologiques. L'adoption d'une motorisation hybride ou électrique performante est en ce moment le défi de tous les constructeurs.
Un grand investissement pour moderniser les unités de construction doit être fait et les technologies nouvelles intégrées. Cette refonte permettra d'avoir une meilleure image de l'industrie et permettra de toucher de nouvelles clientèles plus jeunes.
L'exportation et l'expansion internationale
L'industrie de la moto russe est maintenant exportatrice. Particulièrement, l'Ural avec le modèle avec side-car, apprécié non seulement en Europe, mais aussi aux États-Unis et en Asie.
Des stratégies d'internationalisation ont été mises en place par les constructeurs russes pour réussir cette ouverture à l'extérieur. Il s'agit entre autres de la revisite du modèle mythique avec des technologies plus modernes, la participation à des salons pour faire connaître leurs engins ainsi que la collaboration avec des distributeurs internationaux.
Malgré une histoire faite de hauts et de bas, ces motos ont, à leur manière, participée au développement de la Russie. IMZ, Dnepr, IHZ ou Voskhod ont brillé, avec leur modèle respectif, dans ce marché ultra concurrentiel.
Même si concurrencer les gros constructeurs comme Ducati, BMW ou Yamaha est encore impossible à ce jour, les deux roues de la Russie sont sur la pente ascendante. Les efforts pour intégrer les nouvelles technologies et pour faire connaître les engins à l'international commencent à payer, et la renommée de ces engins mythiques n'est pas près de tomber.
Bruno Asselin
Ingénieur en mécanique &
passionné de motos sportives